« L’orage a fait tomber sur nous toute la pluie du ciel », chantait Gigliola Cinquetti en 1971. Ça pourrait être la chanson de l’été 2024. En Morvan, deux vagues jours de soleil, et les orages sont là. Il serait exagéré de dire que je regrette les canicules des étés derniers. Mais, comme dirait un ancien président, « ça commence à bien faire ». Qu’est-ce qui commence à bien faire ? L’écologie, le réchauffement climatique, notre Président en pleine tempête, mais qui ne veut pas le reconnaître, des jeux olympiques qui ne sont plus du tout des jeux.
En fait, si je me mets à faire la liste de ce qui commence « à bien faire », ça risque d’être long… Il est vrai que l’été a débuté d’une drôle de manière. Un passage par les urnes après une campagne éclair. Il fallait clarifier la situation. Résultat : les nuages sont encore plus noirs qu’avant. Et puis, nous voilà en plein jeux olympiques. Vous êtes pas au courant ? Impossible. La France sous cloche, pas d’avions, pas de drones sur l’Ile de France le soir de la cérémonie d’ouverture. Pas de SDF, bien entendu. Vive le sport, les médailles, les drapeaux. L’esprit français défile sur la Seine. Il défie la pluie. Même pas peur.
La République n’est pas la Royauté, ne pas confondre. Pourquoi pas. Mais la République de la paix n’est pas encore de mise. Faut dire qu’elle n’aurait pas de Patrouille de France, elle ! Notre Président se fait discret, tout arrive ! Sauf sur le sport. Bien sûr, il a appelé à la trêve. Belle idée, personne ne peut lui reprocher. Sauf que les gouvernements s’en foutent. Petit sourire sympathique, on ne peut quand même pas refuser une si belle idée. Mais l’orage continue de plus belle sur Gaza, sur l’Ukraine, sur une multitude de pays, de peuples. Même en Nouvelle Calédonie, rien n’est réglé. Décidément, la trêve, elle a bien du mal. La seule trêve qu’il a trouvée, c’est la démission. De son gouvernement. En attendant mieux ?
La trêve des armes ne risque pas d’arriver. Le pays est quadrillé par les forces de l’ordre pour cause de jeux olympiques. Après, ce sera parce que le bas peuple ne veut pas écouter la sagesse du compromis qui se dessine. Pardon, que Macron dessine. Et pendant que les sportifs en short cavalent, pendant que les députés députent, pendant que les compromis promettent que le Rassemblement National n’a qu’à bien se tenir, les ventes d’armes continuent de plus belle, car quand même, la paix, c’est une affaire sérieuse, une affaire d’hommes, d’uniformes, partout dans notre beau monde où la flamme olympique brûle quelques jours, mais où la flamme de la guerre n’est jamais éteinte.
Après l’orage, l’arc-en-ciel. Un arc-en-ciel le plus vert possible. Que nous allons tisser sans vert kaki…

Jean-Michel Lacroûte