Gabriel Attal : « Elles courent, elles courent, les affaires, les affaires, pendant tout l’été ! ». Emmanuel Macron : « Sur le pont d’Avignon, on y danse, on y danse ! » Ben oui, l’a l’air ravi de son bon coup. Quel coup : le coup des affaires courantes. Pendant ce temps-là, il peut continuer de danser sa drôle de gigue, la gigue de l’illusion démocratique… Sur le pont d’Avignon, à l’Élysée, en Serbie ou ailleurs. Aux jeux olympiques des présidents, il devient médaille d’or. Y’a pas photo… L’a perdu, mais l’a gagné quand même.
Affaires courantes, les deux mots de l’été. Sacrée trouvaille… Macron court (avec une remarquable lenteur) après un premier ministre. Et les ministres démissionnaires (dont le premier d’entre eux) gèrent les affaires courantes. Quelles affaires ? Les jeux olympiques, bien sûr, en priorité des priorités. Il y en aurait d’autres ?
Oui. Les consultations. Après trois tours d’élections, notre cher président n’arrive pas à distinguer ce qu’il se passe dans le pays. Alors, il consulte, entre les remises de médailles, les voyages à l’étranger (avec, comme en Serbie, toujours quelques Rafales à vendre dans son attaché-case). Il consulte la gauche (bien obligé par les électeurs…), la droite, l’extrême-droite. Les collectivités locales. Et il décide. Peut-être…Il a demandé aux français de clarifier la situation. C’est de plus en plus obscur, mais ça semble lui plaire. L’essentiel reste d’éviter la gauche au gouvernement. Voilà qui est clair ! Tout est en suspens. Le logement, l’éducation, la santé, l’environnement, la Kanaky, l’écologie. Ce quinquennat devait être écologiste. Devait…
Et les affaires du monde, comment elles courent ? La plus grande « démocratie » du globe va peut-être réélire à sa tête un délinquant qui a tenté un coup d’État. Les guerres d’Ukraine, de la bande de Gaza se portent bien. En Russie, les soldats morts au combat enrichissent l’économie. Les ministres démissionnaires des affaires étrangères et des armées vont continuer à donner leurs leçons de démocratie au monde entier, un monde entier médusé par cette drôle de France qui met en scène de belles cérémonies pour les jeux olympiques, et qui en parallèle se montre incapable d’écouter la parole de ses citoyens.
Début juillet, les électeurs ont clairement refusé le Rassemblement National. Mais notre président semble tenir coûte que coûte à lui préparer une magnifique victoire à la présidentielle de 2027. Il s’y applique avec constance. Une drôle d’affaire risque de nous tomber sur la tête à force de « gérer les affaires courantes » …
Et nous pourrons toujours courir après une France sans armée…
Jean-Michel Lacroûte (écrit le 1er septembre ; toujours pas de premier ministre)